Comme tous les peintres je recherche la lumière, une lumière. Vient-elle du peintre ou d’ailleurs ? Je démarre toujours un tableau avec une émotion. Après quelques études avec le modèle, les premières séances semblent paisibles, je crois diriger mon travail. Subrepticement des déséquilibres apparaissent, un chaos fait place à cette sérénité et je rentre dans un corps à corps avec mon tableau . C’est lui qui semble me diriger et qui me dirigera jusqu’à la fin. Et subitement une grâce s’impose, venue d’ailleurs. Tout semble fonctionner. Mais ce n’est pas gagné car au moindre changement tout est à reconsidérer et c’est de nouveau la lutte. Enfin reste la décision terrible d’arrêter, de se dire « est ce que je peux aller plus loin ? » Je ne vernis mes tableaux que si ils sont exposés car je pense qu’un jour je pourrai aller plus loin. Être dans son tableau c’est être en mer. Par moments c’est le calme, à d’autres moments le chaos, la tempête, plus rien ne fonctionne, mais quelle merveilleuse aventure!Au cours des 30 dernières années, j’ai constamment cherché à traduire sur mes toiles l’impact de la lumière sur les objets ou les corps. Si ma facture est classique, j’essaie maintenant dans la simplicité de montrer la beauté de l’être humain et la richesse de ses rapports avec les autres.
Dominique Trémois-Chazot, Versailles Mars 2016